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Les Ancêtres du peuple Pueblo
Les habitants du peuple Pueblo vécurent dans le Sud-Ouest pendant de nombreux siècles. Les archéologues pensent qu’ils descendaient de groupes de chasseurs-cueilleurs qui sont venus dans la région, il y a plus de 10 000 ans. Les Pueblos, eux-mêmes, disent qu’ils ont toujours vécu ici. Les Ancêtres du peuple Pueblo vivaient dans plusieurs régions qui font parties maintenant du Nouveau-Mexique, de l’Arizona, du Colorado et de l’Utah. Les groupes différaient mais ils avaient de nombreuses caractéristiques communes telles que l’agriculture, le tissage et la poterie (illustration ci dessus). Leur architecture et leur poterie expriment la diversité de ces peuples selon le temps et les régions. Très tôt, les archéologues, étudiant les anciennes demeures pour trouver des indices sur leurs habitants, adoptèrent le terme navajo «Anasazi» pour désigner les ancêtres des Pueblos avant l’arrivée des Espagnols. De nombreux Pueblo de souche considèrent aujourd’hui ce terme comme étant irrespectueux, donc on lui préfère aujourd’hui cette désignation : « Les Ancêtres du peuple Pueblo ».
Les ancêtres des villageois qui vivaient à Bandelier, comme les ancêtres des autres villages, étaient des cultivateurs de maïs, de haricots et de courges. Ils complétaient leur régime alimentaire par des plantes indigènes et par des gibiers tués à la chasse comme les cerfs, les lapins, et d’autres mammifères et oiseaux. Le coton était cultivé et tissé pour fabriquer des vêtements. Les habitants confectionnaient des couvertures pour l’hiver ; elles étaient ingénieusement tissées avec des fibres de yucca tordues, des plumes de dinde ou des bandes de peau de lapin. Ils ont façonné des outils, y compris une grande variété de pilons, de meules, et de couteaux, avec les os d’animaux, du bois et des pierres locales comme l’obsidienne et le basalte. Ils ont acquis d’autres objets, comme des coquillages, des turquoises et même des perroquets, dans leurs réseaux commerciaux qui s’étendaient jusqu’au centre du Mexique et jusque dans la Basse Californie.
Les relevés archéologiques repèrent au moins 3 000 sites à Bandelier, mais tous n’ont pas été habités en même temps. Pendant des générations, ces personnes vivaient dans de petites localités dispersées, peut-être par une ou deux familles chacune. Au fur et à mesure que la population augmentait, les habitants se regroupaient en plus grands groupes et, au milieu des années 1200, les villages comprenaient souvent jusqu’à 40 pièces.
Durant les 250 années suivantes, la capacité des villages augmenta jusqu’à compter quelque 600 pièces. A Bandelier, les villages de Tyuonyi (QU-weh-nee) et de Tsankawi (SAN-kuh-wee) et leurs habitations troglodytiques adjacentes, illustrent cette dernière période. Au milieu des années 1500, les habitants qui vivaient là, déménagèrent. Ils s’installèrent dans de nouvelles maisons dans des villages situés le long du Rio Grande. Peu de temps après, les Espagnols colonisèrent le Nouveau-Mexique, engendrant un immense changement pour les peuples indigènes du Sud-Ouest.
Avant l’arrivée des Espagnols, aucun document écrit n’existait, mais, dans leurs traditions orales d’aujourd’hui, les habitants des Pueblos se souviennent des lieux où vivaient leurs ancêtres. Les Pueblos de Cochiti, San Felipe, Saint-Domingue, San Ildefonso, Santa Clara et Zuňi ont tous tissé des liens étroits avec Bandelier. Les représentants de ces Pueblos travaillent en étroite collaboration avec le personnel du Parc National pour prendre des décisions touchant leur patrie ancestrale. Ces Pueblos ont tous un grand respect des habitations de Bandelier et vous demandent de traiter la région avec respect et soin.
« Spirituellement, nos ancêtres vivent encore ici à Bandelier, vous voyez des vestiges de leur présence ici, leurs maisons, leurs kivas et leurs pétroglyphes … En marchant sur leurs traces, prenez conscience de la valeur de la terre sur laquelle vous marchez et imitez le même respect que nous exerçons lorsque nous restaurons ce lieu sacré. «
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« La plus belle chose que je n’ai jamais vue »
Agé de 40 ans, anthropologue autodidacte et historien, Adolph F.A. Bandelier vint dans le Territoire du Nouveau-Mexique en 1880. Il était parrainé par l’Institut Archéologique de l’Amérique. Son objectif ambitieux était de retracer l’organisation sociale, les coutumes et les migrations des peuples du Sud-Ouest et du Mexique. Il voyagea et étudia toute la région, campant dans les canyons et sur les mesas, vivant et travaillant parmi les nombreux groupes d’indiens d’Amérique, et il se plongea dans les documents des archives. Durant ses 18 premiers mois de stage, Bandelier visita 166 sites archéologiques du Nouveau-Mexique, de l’Arizona et du Mexique. « Je suis sale, en haillons et brûlé par le soleil, mais je suis heureux. Le travail de ma vie a enfin commencé. »
Les habitants du Pueblo de Cochiti ont guidé Bandelier dans leurs demeures ancestrales à travers le Canyon de Frijoles en 1880. Ses falaises abruptes, son ruisseau sinueux et son architecture distincte de celle des cavernes alimentèrent son imagination. En 1890, il fit du canyon et des habitations la scène de son roman : The Delight Makers, dépeignant la vie des Pueblos, au temps pré-espagnol. Bandelier quitta le Nouveau-Mexique en 1892 et, poursuivit ses études au Pérou et en Bolivie. Dans ses années qui suivirent, il partit à Séville, en Espagne, pour étudier les premiers documents archivés par les espagnols des Amériques. Il y mourut en 1914.
Le travail de pionnier de Bandelier est actuellement relativement inconnu du public, mais il a posé les bases fondamentales de l’archéologie du Sud-Ouest moderne. Le docteur Edgar Lee Hewett, éminent archéologue du Sud-Ouest, a dirigé plusieurs fouilles dans le Canyon de Frijoles au début des années 1900. Il a compris la nécessité de préserver les sites ancestraux des Pueblos et il a contribué à faire classer Bandelier comme Monument National. Ce qui fut fait en 1916.